Dans une petite impasse...

Il était tombé sans faire de bruit, même pas un cri. Lyn retira son couteau de la gorge de sa victime, l'essuya précautioneusement et entreprit de faire les poches au cadavres. Rien de bien intéressant. Un badge d'accès à un bar privé, un petit colt non modifié...rien de ce qu'elle cherchait. Elle ouvrit sa chemise. Là, autour de son coup, les microfilms optiques qu'on lui avait chargé de ramener. Elle les prit puis les fourra dans une des poches de son manteau.

Mieux valait ne pas rester là, les Véliales ne tarderaient pas à rappliquer, et ils ne la portaient pas vraimenr dans son coeur depuis...une sombre histoire. Selon son maître, le Maître des Véliales aurait même prdonné à ses troupes de tirer à vue sur tous les Navcoms. Elle se redressa, remis de l'ordre dans ses vêtement et sortit de l'impasse.
Il pleuvait des trombes d'eau et les rares passants, courant ça et là pour chercher un abris, ne se souciaient pas le moins du monde de cette frêle jeune femme au cheveux trempés.
Lyn avait eu pour ordre de rentrer immédiatement à la Tour d'Ivoire une fois sa mission accomplie, mais elle ne se sentait pas vraiment d'humeur à déambuler dans les vastes couloirs richement décorés et affronter les regards hostiles de tout ces gens. Ils se ressemblaient tous, cela lui faisait presque peur par moments.

Elle marchait, sans vraiment savoir par où aller quand elle ressentit soudain une douleur dans le bras gauche. Une petite blessure, rien de bien méchant. Sa victime avait dû lui faire ça alors qu'il se débattait tout à l'heure. Il faudrait penser à désinfecter ça.
Mais pour l'instant, elle voulait marcher un peu, oublier, comme elle oubliat tous les meurtres qu'elle comettait. Oublier l'agonie, oublier la terreur au fond des yeux, oublier le refroidissement des corps...
Rencontrer des vivants, discuter, voilà ce qui lui fallait.

Dan avait pass"é les dernieres 24h au niveau Alpha, et l'ennui l'ayant gagné, il avait décidé de regagner l'agence pour voir si un contrat ne l'attendait pas. Il marchait tranquillement dans une rue, quand il se mit à pleuvoir.

- Et merde...Mon gel est waterproof, mais quand même! Oh, allez, tant pis. Ca me raffraichira.

Il reprit son chmin, marchant ostensiblement en-dehors de tout abri, de maniere à faire admirer à tout le monde son coté m'en-fous-tiste, soigneusement étudié. Il marcha pendant un moment, quand il heurta un jeune homme, qui venait de tourner le coin d'une rue.- Oh, désolé...

Il n'aurait pas manifesté plus de compassion que ça, mais posantles yeux sur le jeune homme, il s'aperçut qu'il s'agissait d'une femme. Le look androgyne n'était pas son style, mais deux yeux verts étaient suffisants pour Dan...

- J'espere ne pas vous avoir fait trop mal, je suis vraiment désolé... Est-ce que je peux vous offrir quelque chose pour me faire pardonner ?

Il lui lança un sourire agréable et lui tendit la main.

- Mon nom est Dan Murray

Quelqu'un l'avait heurté de plein fouet. Lyn grimaça. L'imbécile avait touché sa blessure. Instinctivement, elle en vérifia l'état. Cela saignait toujours, mais ce n'était pas si grave. Un vague désolé qui se perdit dans le brouillard, puis soudain, l'homme s'arrêta et se retourna, comme s'il avait remarqué quelque chose. Ses excuses furent plus sincères la seconde fois.
Rapidement elle le dévisagea. Plutôt bien fait, un brin bellâtre peut-être maisc charmant. Sa tête lui disait vaguement quelque chose Mais elle n'arrivait pas à savoir quoi.

Il lui tendit la main, mais elle ne la prit pas. Les bras resserés contre sa poitrine, tentant tant bien que mal de cacher le sang qui coulait de son bras, elle le considéra longuement, son regard allant successivement des yeux du jeune homme à sa main tendue. Cet homme semblait rompu dans l'art de la séduction, et il était rare qu'elle se fasse aborder par ce genre de personne. La plupart des hommes l'évitaient. Tout cela était nouveau pour elle alors pourquoi ne pas jouer le jeu elle aussi ?
Lyn esquissa un vague sourire et rejetta la tête en arrière, libérant ses cheveux. qui retombèrent sur ses épaules.

" Vous êtes fort courtois Monsieur, mais quelque chose me dit que vous auriez agi moins galemment si j'avais été un homme, ce que vous semblez avoir cru au premier abord. Néanmoins, si vous tenez tant à vous faire pardonner, un abri ne serait pas de refus"

- Allons, être galant avec un homme aurait été beaucoup plus suspect de ma part.

il accompagna sa remarque d'un petit rire cristallin, entre le gloussement, le roucoulement et le cocorico.

* Un endroit ou s'abriter...*

- Voyons, le Zeus Bar, très tranquille est à une minute d'ici, tout au plus... Je ne pense pas que la tour des chasseurs de primes soit l'endroit qui vous intéressera le plus, mais elle n'est pas loin... Sinon, je peux vous inviter chez moi, ce qui n'est pas loin non plus, mais peut-etre cela serait-il un peu osé de ma part...

Il ne mit pas de point final à cette phrase. Une habitude de dragueur: montrer qu'on est prêt à aider, mais ne surtout pas presser les choses: essayer de montrer qu'on est un brave gars et que, eventuellement... mais rester timide. C'était une mécanique bien rodée. Non pas qu'il soit parti en chasse, et qu'il ait décidé de mettre cette fille dans son lit, mais un peu de discussion était déjà du bon temps.

La tour des chasseurs de primes. Ainsi donc cet homme à l'aspect de Golden boy était un...
* Ils engagent vraiment n'importe qui de nos jours *
Pensa-t-elle, un petit sourire narquois aux lèvres. Mais après tout pourquoi pas ? Ignorant sa blessure, elle décida de jouer les innocentes pour tenter d'en savoir plus.

- Vous connaissez les chasseurs de primes ? J'ai entendu dire des choses terribles à leur sujet vous savez ? On raconte que la plupart sont des fous dangereux ou des sociopathes. Seriez-vous l'un d'entre eux ? C'est passionant !

* Je crois que j'en fais un peu trop *

- Mais suis-je bête, vous ne devez sûrement pas avoir le droit de parler de tout ceci.

Tout en continuant de discuter, elle se remit à marcher, et, faisant signe à l'homme de le suivre, elle se dirigea sous un porche de maison pour s'abriter de la pluie.

- Veuillez pardonner mon entousiasthme, mais je rencontre rarement des personnes telles que vous. Je me suis laissé emporté, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.

Dan avait beau avoir l'habitude de dire qu'il était chasseur de primes quand il voulait frimer et emoustiller les trop sages demoiselles du niveau Alpha qui cherchaient un peu de piment, celle-ci le surprenait: ou il était tombé sur une vraie cruche de concours, ou elle en faisait trop et se moquait de lui. Pour une fois, il serait un peu prudent.

- Mais suis-je bête, vous ne devez sûrement pas avoir le droit de parler de tout ceci.


- Oh, si, naturellement: la plupart des chasseurs de primes sont recensés et leurs noms sont connus et publiés. Il n'y a que sur des affaires confidentielles que le silence est de rigueur. Mais c'est vrai que tous ne sont pas des exemples de politesse et d'intégration. Néanmoins, c'est la premiere fois qu'on me compare à un sociopathe.

Il prit une moue amusée. Néanmoins, il lui restait ce doute...Il la suivit sous cet abri de fortune, lisant au passage la plaque de la maison. On ne sait jamais, cela pouvait être utile.

- Veuillez pardonner mon entousiasthme, mais je rencontre rarement des personnes telles que vous. Je me suis laissé emporté, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.

- Qui pourrait en tenir rigueur à une aussi jolie jeune femme? Ne vous inquietez pas pour ça. Si la tour vous intéresse, je pourrai vous la faire visiter, si vous voulez. N'ayez aucune inquiétude sur les chasseurs engagés par la corporation: beaucoup sont un peu rudes, mais ils sont assez honnêtes. Pas comme les indépendants, qui ont été agréés, mais sont vraiment infréquentables.

La jeune fille ne l'écoutait déjà plus. Son attention avait été attirée par un petit bruit qu'elle ne connaissait que trop bien. Quelque secondes plus tard, ses doutes furent confirmés. Plusieurs Véliales venaient par ici, effectuant sans doute leur ronde dans ce secteur.

Un frisson parcouru son échine. Lyn avait déjà eu affaire à des Véliales auparavant, mais en combat régulier et sans une blessure qui entravait sérieusement les mouvements de son bras. De plus, les documents qu'elle venait juste de récupérer ne devaient être trouvés en aucun cas.
Ses craintes étaient justifiées : depuis la création de ce groupuscule dépendant de l'Autorité, les Véliales avaient reçu pour ordre - et de façon tout à fait officieuse- de tirer sur les NAVCOM si jamais l'un d'eux croisait leur chemin, et tout particulièrement sur le bras droit de la Voix.

Oubliant celui qui l'accompagnait, elle se plaqua rapidement contre le renfoncement du mur, et mit une main dans sa poche, sur son arme. Lyn ne se faisait pas d'illusion : contre autant de Véliales, les chances de survie étaient minces, même pour elle. Mais une chance de les échapper viendrait peut-être. Pour le moment, tout ce qu'elle pouvait faire était de prier pour qu'ils ne la remarquent pas. Elle remis sa capuche sur ses yeux, ralentit sa respiration et attendit.

Sous ses yeux, la future conquête qu'il esperait faire venait de se détourner de lui pour se planquer comme si elle craignait quelque chose. Un coup d'oeil lui expliqua quoi: 3 veliales venaient de tourner le coin de la rue, et se dirigeaint vers eux. Il lui adressa la parole à voix basse:

- Tu m'expliqueras ça plus tard.

Il s'éloigna légérement d'elle. Bien sûr, si elle les craignait, elle devait être une delinquante, ou une terroriste. Mais en l'occurrence, il s'en fichait. Il aurait aimé finir sa discussion tranquillement. Et dans le cas present, il aurait beaucoup plus de frissons à réussir à écarter les véliales qu'à leur fournir cette fille.

La patrouille se dirigea droit vers lui. Il se dirigea donc à leur rencontre, de maniere à les éloigner un peu. L'un d'eux lui adressa un message:

- Controle d'identité. Présentez vos papiers.

Aucun problème pour Dan. Son portefeuille présentait à la fois sa carte et sa licence de chasseur de primes. Le veliale epela son nom.

- Dan... Murray.... Chasseur de primes...6523014584AD. Conforme.

- Là-bas, un suspect.

Un des deux autres veliales avait montré l'endroit ou se tenait Lyn. Avait-elle bougé, ou était-elle visible, Impossible à dire, en tout cas, elle était repérée.

Le véliale lui rendit son portefeuille. Il le remit dans sa poche, et plaça sa main sur son petit pistolet-laser.

- Ne vous inquiétez pas, elle est avec moi.

Le véliale de tête eut l'air de se satisfaire de cette information, et il donna l'ordre de reprendre leur route. Ca avait marché, la rumeur était sans doute vraie. Mais un veliale se retourna en sortant son arme.- Elle correspond au signalement Navcom.

Le véliale le plus proche de Dan le frappa à la machoire du revers de la main, le projetant au sol.

- Petit imbécile.

* Houlala, ça, ça fait mal.*

C'était maintenant une question vie de mort, pour lui aussi, du moins le pensait-il. Il ne se souvenait plus de ce qu'était un Navcom, mais si les véliales le traquaient, un complice serait surement executé de la même façon...

Il dégaina mécaniquement en touchant le sol: il devait faire vite et bien: 8 coups pour 3 veliales, il fallait viser juste. C'était là qu'on verrait si l'entrainement était payant. Il tira de manière automatique, comme il l'avait appris

Il ouvrit le feu sur celui qui avait sorti son arme, selon le credo qu'on lui avait enseigné. 3 tirs, qui touchérent trois fois, mais pas de manière vitale, contrairement à ce qu'il voulait: 2 transpercérent son bras armé, le rendant inutilisable, et le troisieme toucha la hanche, mais par chance, ce coup avait dù touvher un régulateur, car le robot s'effondra .

Il tira ensuite sur le plus proche de lui, qui essayait de dégainer. celui-ci reçut les trois impacts en pleine tête.

Tirant sur le troisieme dans la précipitation, il ne le toucha qu'une fois, dans une zone peu vulnérable et non-vitale: il se trouvait maintenant devant un véliale armé, qui allait le prendre pour cible. Il était inutile d'espérer réussir a changer de capsule énergétique, tout juste pouvait-il penser atteindre celle qui était dans sa poche avant que l'autre ne lui fasse sauter la tête.

Un instant, il pensa se jeter sur la carcasse de celui qu'il avait abattu, mais celui-ci serrait déjà son arme, et il ne pouvait pas espérer la lui prendre.
* Cette fois-ci, je suis bon pour le paradis des fétards. J'espére qu'il y aura une boite de nuit. Et des jolies filles.*

il eut un sourire un peu forcé.

- Vie et mort d'un chasseur de prime, Acte final, scéne finale.

La situation était critique, les Véliales venaient vers eux. Voulant sans doute jouer les preux chevaliers sauvant une demoiselle en détresse, le chasseur de primes s'était avancé, allant à la rencontre des robots qui se dirigeaient vers eux.
Elle le laissa traiter avec les Véliales, mieux valait ne pas se faire remarquer. Ils parurent se satisfaire de ce que Dan Murray leur disait, et commencèrent à s'éloigner. Lyn risqua sa tête hors de l'abri, ce fut une erreur fatale. Un des trois Véliales l'apperçut et dégaina son arme.
Avant même qu'elle ai eu le temps de réagir, son compagnon les attaqua.

" Mon dieu, c'est de l'inconscience"

Elle ne bougea pas pour autant, curieuse de voir comment il s'en tirerait. Il était nettement plus rapide qu'eux, et sa technique était parfaite. Hélàs, aussi parfaite que soit une technique, aucun être humain ne pouvait décemment affronter trois Véliales en s'en tirer vivant.
Le dernier Véliale en état de marche était sur le point de lui régler son compte.
Lyn se mit à réfléchir à toute vitesse. Cet homme savait qui elle était. Un des trois robots avait en effet pronnoncer le mot NAVCOM en face de lui, hors ceci devait rester absolument confidentiel. L'identité des NAVCOM était un des secrets les mieux gardés d'Ars Magna, et elle ne savait pas si oui ou non elle pourrait compter sur le silence de celui-là. Si elle le laissait tuer par un Véliale, elle n'aurait même pas à se salir les mains.

"Non, trops de morts pour aujourd'hui"

Silencieusement, elle sortit son couteau de son manteau, et le lanca en direction de l'attaquant. Il se planta à la base du cou, dans uns des centres d'information du robot. Profitant de cet impact, elle sortit de sa chachette et se jeta sur le Véliale qui tomba à la renverse.
Beaucoup des circuits éléctroniques avaient été endommagés et il se tordait dans tous les sens, tentant de repousser son agresseur.
Calmement, Lyn s'assit à califourchon sur le robot, récupéra son couteau pour le planter dans la tête du Véliale, entre les deux yeux rouges.
Ses bras retombèrent de chaque côté de son corps et toutes les diodes s'éteignirent.
Sans perdre de temps, la jeune fille se releva et fit subir le même sort aux deux autres Véliales. Un coup de couteau dans la tête, afin de détruire la boîte noire, et ansi ne pas laisser de traces de son passage.

Ceci étant fait, elle se dirigea vers Dan Murray, et lui tendit une main pour l'aider à se relever.
Elle n'avait pas spécialement envie de tuer cet homme, mais sa vie dépendrait de ce qu'il aurait compris.

Au lieu de la détonation attendue, Dan entendit un léger déchirement, comme un couteau traversant entre deux plaques de métal. Et immédiatement, il vit bondir la jeune femme hors de son abri, directement sur le veliale. Belle performance, en fait.

Pendant quelques instants, il eut l'impression d'être inutile. En même temps, s'il n'avait pas ouvert le feu, elle n'aurait pas pu faire cela.

Mais si cela constituait une heureuse surprise pour lui de pouvoir survivre encore quelques temps, et de pouvoir espérer gagner la palme du danseur de la semaine prochaine, cettte révélation posait un problème: cette fille était beaucoup plus dangeureuse qu'il n'y paraissait, et peut-etre risquait-elle de s'en prendre à lui...

* D'accord, elle aurait pu laisser les veliales s'en charger, mais peut-etre aussi que c'était plus facile d'agir tandis qu'ils étaient occupés.*

Tandis qu'elle detruisait la boite noire du veliale qu'il avait abattu, il changea rapidement la cellule énergétique de son pistolet. Elle s'apporcha en lui tendant la main. Il la prit en souriant, et se redressa en se machant la machoire.

- Pfiouuu, ça cogne fort, ces tas de ferrailles. Merci bien, en tout cas, je me voyais déjà au paradis des golden-boy. Viens, faut pas rester là.

Il entraina La Navcom dans une autre rue. En fait, il la dirigeait machinalement vers son appartement, mais pensait surtout à ne pas rester là si jamais des renforts arrivaient.
- Belle performance, c'est la premiere fois que je vois eliminer un veliale au couteau. Je dirais bien que tu me dois une explication, mais si tu as les veliales aprés toi, je devine que tu n'auras pas envie d'expliquer tout ça. Surtout à un chasseur de primes. Pas grave, j'ai eu une bonne dose d'action pour aujourd'hui, et je pense que je vais un peu retourner à ma vie dorée. Mais avant, je t'offre un verre.

Ce-disant, il remarqua une tache de sang qui grandissait sur la manche de Lyn.

- Mais avant toute chose, ça ne te dirait pas qu'on soigne ta blessure?

Un curieux...c'était bien sa veine. Mais étrangement, le play-boy commençait à lui être sympathique.

- Ecoutez Monsieur Murray, vous n'avez pas l'air d'être un mauvais bougre, aussi, je vais vous donner un conseil, de vous à moi.

Elle se rapprocha du jeune homme, ce qui alait suivre devait rester entre eux deux.

- Ne parlez de ceci à quiconque. Je ne suis personne et si jamais vous essayiez de vous renseigner sur mon identité, cela ne pourrait avoir que des conséquences désastreuses pour vous. Ce qui serait fort dommage pour la gent féminine qui perdrait un de ses plus fervents admirateurs, et pour les chasseurs de primes, qui devraient se priver d'un élément particulièrement talentueux.

Tout en parlant, Lyn sentit quelque chose dégouliner le long de son poignet. Du sang. Sa blessure s'était agrandit et saignait de plus belle. Il faudrait qu'elle passe chez elle pour changer de tenue ; entrer dans la Tour d'Ivoire les vêtements déchirés était intolérable. La proposition de Dan Murray lui inspira quelques doutes. Accepter de se faire soigner par cet homme pouvvait s'avérer dangereux, il serait libre de la toucher et peut-être - sous couvert de la soigner - la neutraliser et l'emmener à la tour des chasseurs de primes, pour en savoir plus sur elle.
Cependant, cela ne semblait pas être le genre du personnage. S'il s'était interposé entre elle et les Véliales, ce n'était sûrement pas pour la trahir maintenant.

- Admettons que je vous accorde le bénéfice du doute pour le moment, votre offre serait le bienvenue. j'aurais un peu de mal à me soigner toute seule, au vu de l'endroit ou je me suis blessée.

Lyn remonta sa manche, offrant ainsi à son compagnon la vue de la plaie. Celle-ci était plus profonde qu'elle ne l'avait soupçonnée. Il n'y aurait pas de cicatrice, et elle n'entraverait pas ses mouvements, mais mieux valait la soigner rapidement.

Les paroles de son interlocutrice lui donnaient une irresistible envie de rire. Il éclata donc d'un grand rire, franc, pour changer.

- Pardonnez mon hilarité, mais c'est la premiere fois qu'on trouve que je suis un chasseur de primes talentueux. En tout cas un professionnel. Ne vous inquietez pas, je n'essaierai pas d'enqueter sur vous. Je pensais juste que j'avais le droit de savoir pour qui -ou pourquoi- je venais de risquer ma vie, mais admettons que je peux déjà m'estimer heureux d'être encore en vie, et qu'une vie sauvée en vaut une autre. Mais peut-etre que je peux quand même vous appeler autrement que mademoiselle ? Sachant que chérie serait peut-etre un rien osé.

Il accompagna ses paroles d'un sourire. Il considérait cela comme une bonne plaisanterie.

Il reprit un air serieux en examinant la blessure: elle était profonde, en effet, et assez mal placée pour qui voulait se soigner seul. D'accord, il allait l'aider.

- Oui, en effet, la plaie n'est pas très belle, mais rien ne semble touché... Je ne suis pas médecin, je vous l'avoue, je n'ai que les notions de soins d'urgence. Mais je ferais ce qu'il faudra pour vous aider. Je vais vous poser un garrot, et nous irons soigner ça à mon appartement, OK? Je pense que c'est le plus sûr.

Comme elle avait l'air d'hesiter, il continua avec un léger rire:

- Allons, je ne vais pas essayer de vous piéger maintenant, aprés avoir failli me faire liquider par les véliales.

*Mon nom...*

Lyn hésitait. le chasseur de primes disait ne rien vouloir faire contre elle aujourd'hui, mais demain ? Qu'est ce qui l'empêcherait d'aller faire un tour dans les fichiers de la Tour des Chasseur de primes. Bien sûr, les NAVCOM n'y étaient pas recensés, mais Lyn apparaissait sur presques toutes les photos d'archives l'on pouvait voir la Voix. Ceci, il s'en rendrait compte bien assez tôt s'il faidait des recherches, elle n'allait pas encore lui faciliter la tâche en lui dévoilant son nom.

- Mademoiselle suffira pour l'instant Monsieur Murray. Croyez-moi, ce refus de vous révéler mon identité n'a rien de personnel, disons simplement que vous ne pourrez pas parler de ce que vous ne connaissez pas. Imaginez ne serait-ce qu'un instant que le petit incident que nous venons de vivre ai eu des témoins. Tout bon citoyen s'empressera d'aller raconter cela aux Khans, et si vous êtes interpellé et interrogé, je préférerais que vous ne puissiez en aucun cas me trahir en révélant quelque chose qui me serait fatal.

Depuis qu'il l'avait rencontré, cet homme évoquait dans toutes ses phrases sa volonté de la ramener dans son appartemment. Lyn haussa les épaules en repensant à cela, préférant le mettre sur le compte de sa paranoïa. De toute façon, elle était suffisemment grande pour se défendre, et fairez confiance à quelqu'un serait pour elle une nouvelle expérience. Elle sourit :

- Je m'en remets à vous Monsieur Murray, dans quelle diresction devons-nous aller ?

[ Dans toutes mes phrases... Oui, là, c'erst de la paranoia, je te l'ai proposé deux fois en n posts, XD]

Il eut une petite moue amusée. C'est vrai qu'on lui avait déjà dit qu'il devrait être plus prudent... C'était quelque chose de bien différent des séances de drague auxquelles il se livrait au niveau Alpha, avec de petites bourgeoises ou même des citoyennes un peu fétardes: il était dans une affaire de vie ou de mort, mieux valait pour les protagonistes ne pas réveler leurs noms à droite et à gauche.

- Ne vous en faites pas, je n'attendais pas de réponse.

Il s'appliqua à poser le garrot. Pour une fois, un de ses gadgets se révélait utile, bien que ce soit par utilisation détournée: sa ceinture contenait un compartiment contenant un cable destiné aux écoutes sur bornes de télécommunication. Il sortit donc ce cable et s'en servit pour faire un garrot proche de l'épaule de Lyn. Bizarre, pour une fois, il trouvait sa peau douce, mais ce n'était pas une idée érotique. Il l'aidait, et il trouvait ça intéressant. Il releva ses yeux vers les siens, d'un air un peu songeur: il n'affichait plus une figure étudiée, mais plus franche. Oui, cette fille l'intéressait, pas pour le frisson ou pour la rigolade, mais juste parceque pour une fois, il avait envie d'être utile.

- Bien, venez, c'est par ici, à quelques centaines de mêtres.

[Bon, j'attends to post et après, si ça ne t'ennuie pas ou si tu ne voies pas d'autre péripétie dans la rue, ou on s'arrête, ou on finit à mon appartement, OK ?]

[Héhéhé, mais Lyn EST complètement paranoïaque ^^]

Un contact. Cela ne lui arrivait presque jamais. Les rares personnes qui la touchaient étaient, en général, ses proies et ses agresseurs. Lyn avait été élevée pour être une machine de guerre et ignorait tout de sentiments tels que l'entraide ou même la compassion.
Aussi, que cet homme propose aussi spontanément de la soigner et de l'aider lui paraissait curieux. N'avait-il aucune idée derrière la tête en agissant aisni ? Personne ne faisait rien dans un but totalement désintéressé. Et si c'était le cas...ses conceptions de la vie étaient peut-être un peu éculées. Mais son employeur ne devait sûrement pas attendre d'ele qu'elle réfléchisse, ce qui expliquait un grand nombre de lacunes dans son éducation.

Aussi, quand Murray se pencha vers elle pour la soigner, elle dû se faire violence pour ne pas le repousser. Non pas parce que ce contact était désagréable, mais tout simplement parce que c'était un réflexe naturel chez elle.

- Je vous avouerais Monsieur Murray que je suis peu habituée à...ce genre de choses. J'ai pour habitude d'agir seule, aussi j'espère que vous ne prendrez pas ombrage de certaines de mes réactions. Mais oublions cela, je vous suis.

[Bon bah voilà, je te laisse créer le prochain topic ?]