Avec Dan

« On y est. » déclara-t-elle simplement

Elle poussa la porte et entra suivit de l’homme. Sans se soucier des danseurs et danseuses ni des joueurs de jeu d’arcades elle le mena directement au comptoir. Elle s’assit sur un des tabourets et cala comme à son habitude son sac entre ses pieds. Elle s’adressa au patron.

« Salut. Un ECM pour moi s’il vous plait et heu… »

Elle se tourna vers Dan, le regard interrogatif. Elle promena ensuite son regard sur la salle, il y avait quelques Ombres de sa connaissance. Une dizaines de jeunes adolescents dansaient sur la piste en buvant un Pancor, deux vieux sirotaient leur Fusion autour d’une table, un gamin plus loin qui vidait son verre de Nutral en regardant passer les gens. Un homme d’une trentaine d’années qui en était à son cinquième verre et une femme qui était couverte de cicatrices étaient les personnes les plus proches de la porte. Il n’y avait pas vraiment beaucoup de monde semblait-il.

*Il faudra que je donne rendez-vous aux gars pour qu’ils récupèrent mon logiciel sinon ils vont encore me harceler. Je le finirai demain à la limite. Dès que j’aurait décrypté les info de Delfi.*

[PV Dan]

La jeune femme l'avait conduit au MKII. Dan se sentait surexcité, il n'était jamais entré dans un bar au niveau Delta. La foule presente ici n'avait en effet pas du tout le même style vestimentaire que lui.

Il la suivit jusqu'au bar, non sans jeter un coup d'oeil àn droite et à gauche, histoire de voir si un collégue n'était pas ptrésent. Il n'était pas du tout apprecié de ses confreres, et ne voulait pas que l'un d'entre eux ne s'en mèle et vienne tout gacher.

- Salut. Un ECM pour moi s’il vous plait et heu…

Nadaelle avait déjà salué le patron et commençait a commander. elle n'attendait que lui, apparemment.

- Un fusion, s'il vous plait.

Il rejeta un coup d'oeil circulaire: bon, personnes, en fait, ni connu ni inconnu. Les clients ne lui inspiraient rien, à part peut-etre quelques jeunes gens un peu trop occupés sur leurs ordinateurs... Mais bon, il ne les connaissait pas, et les remarquait à peine.

Il se retourna donc vers Nadaelle.

Une fois la commande passée : un ECM et un fusion, Nad’ reporta son attention vers son invité.

« J’aimerai savoir… C’est quoi votre job ? »

C’était autant pour redémarrer la conversation que pour savoir ce qu’elle pouvait dire ou non, un test en quelque sorte. Elle n’oubliait pas qu’en tant qu’Ombre elle était en équilibre sur un fil, au dessus du vide. Le moindre faux pas la conduirait directement à sa perte.

*Je ne suis pas très prudente en ce moment, c’est dangereux ça. Il faut que tu te reprenne ma vieille sinon je ne donne pas cher de ta vie.*

Le patron leur ramena leur commande. Elle prit son verre et regarda un instant le liquide orange avant de lever son verre en direction de Dan et d’en boire une gorgée. L’acidité lui tira une petite grimace, bizarrement s’était ce qu’elle aimait dans cette boisson et aussi sa chaleur. Elle laissa échapper un léger soupire.

*C’est agréable quand on est fatigué.*

Ses doigts jouaient sur le bord du comptoir sur le rythme de la musique que diffusait le bar.

*Si je lui dis que je suis chasseur de primes, comment le prendra-t-elle? Je vais plutot lui dire la moitié de la vérité.*

- Mon job?... Je sens que vous allez rire, ou ne pas me croire. En fait, je ne travaille pas vraiment. Je...bricole un peu, de-ci de-là, mais mon père m'a laissé seul avec un porte-feuille d'actions qui me laisse de quoi vivre.

Il avala une gorgée, puis continua.

- En fait, mon père était apparemment quelqu'un de riche, et il a eu une aventure avec ma mère alors qu'il était marié à une autre femme. Il nous a installés dans un appartement d'un quartier chic, et m'envoyait un chéque tous les mois. Mais je n'ai jamais su qui il était, même pas en questionnant ma mère. Alors voilà, en fait, je traficote un peu sur les bords, je cherche parfois des affaires à faire, mais je ne travaille pas vraiment. Je pourrais bien acheter un fond de commerce, le faire tourner quelques mois, et puis le revebdre dès que je serai lassé. C'est un peu ma façon de fonctionner. Mais j'avoue que j'ai été assez séduit, quand vous m'avez parlé d'utiliser de l'argent pour faire le bien. Reste à décider de comment.

Il afficha un petit sourire

- Et vous, c'est quoi, votre job?

Elle l’écouta parlé et la première chose qui lui venait à l’esprit s’était qu’il était bien vague sur ses bricolages.

- Mais j'avoue que j'ai été assez séduit, quand vous m'avez parlé d'utiliser de l'argent pour faire le bien. Reste à décider de comment.

« Il n’y a que vous qui pouvez en décider. Pour ma part du moment que vous ne financez pas les Veliales… »

Elle frissonna. Elle ne risquait rien à dire ça car s’était l’avis de la plupart et un pro vélial ne ferait tout au plus que lui énoncer les utilités des Veliales dans cette ville. Dan lui demanda ce qu’elle faisait comme travail.

« Le mien ? En fait je fais quelques petits boulots tout le long de l’année et quelques bricolages aussi. »

Elle avait bien accentué sur le dernier mot pour lui faire comprendre qu’elle serait aussi vague que lui. Prudence contre prudence ni plus ni moins. Elle but de nouveau une gorgée de sa boisson. Elle pensait à ce que Dan venait de raconter, son histoire ave son père et tout… Il ne l’avait pas totalement abandonné en fait.

« Est-ce qu’on a le droit d’abandonner son enfant sous prétexte que l’on est pauvre ou riche ? »

Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait pensé à haute voix. Quelle idiote !

- Il n’y a que vous qui pouvez en décider. Pour ma part du moment que vous ne financez pas les Veliales…

Dan se massa la machoire. La douleur existait toujours, même si il n'y avait pas eu d'hematome. Enfin, presque pas. Mais les derniers produits en matiere de maquillage étaient vraiment parfaits. Ils ne risquaient même pas de couler.
Il lui sourit.

- Ce serait de famille, si j'en crois certaines rumeurs. Mais franchement, je ne les porte pas dans mon coeur. Surtout après certains événements récents...
Il se tut. Il en avait trop dit. Cette fille, l'autre jour, lui avait bien dit d'être prudent.

- Est-ce qu’on a le droit d’abandonner son enfant sous prétexte que l’on est pauvre ou riche ?

Elle avait plus l'air d'avoir dit ça pour elle-même que d'attendre une réponse, mais c'était l'occasion de faire revenir la conversation vers d'autres orientations que les veliales.

- Je ne pense pas. Quelles que soient les circonstances, on doit assumer les enfants qu'on a eu. Si on ne peut pas leur donner une belle vie, cela n'empêche pas de faire de son mieux. Personne ne mérite de grandir sans parents.

* Et le pire, c'est que je le pense*

Il leva son verre et en but une gorgée. Le liquide était glacial à souhait.

- Je ne pense pas. Quelles que soient les circonstances, on doit assumer les enfants qu'on a eut. Si on ne peut pas leur donner une belle vie, cela n'empêche pas de faire de son mieux. Personne ne mérite de grandir sans parents.

Nad’ tourna la tête et eut un hochement d’épaules fataliste. C’était bien idéaliste comme idée comparée à la réalité. Dure réalité des orphelins mendiant dans les rues. Elle avait eut beaucoup de chance dans son malheur quand elle y repensait. Elle avait quand même eut une famille.

« C’est la vie qui choisie… Moi je ne doit rien à ma mère. Plus rien… Elle m’a laissé parce qu’elle n’avait pas d’argent. Pourtant elle vit avec un vieux dégoulinant de fric maintenant. Elle dit qu’elle ne me connaît pas. »

Le ton était amer, elle n’avait toujours pas digéré l’accueil qu’elle avait reçu en sonnait à cette bâtisse de riche.

« Mais bon, j’ai retrouvé un famille après… Une qui ne m’a abandonnée qu’à cause de la mort… »

*…et des Véliales.*

« Mais bon, nous pourrions trouver un sujet de conversation plus… joyeux je pense. »

Elle vida la moitié de son verre en quelques gorgées.

« Vous m’aviez dit que vous alliez visitez quelques établissements ici. Ce sont lesquels ? »

* Voilà des informations intéressantes: elle a été abandonnée par une mère miséreuse, et celle-ci ne veut plus en entendre parler. Elle vit avec un vieux dégoulinant de fric... sa gamine a une vingtaine d'années.... elle a du etre abandonnée tot, pour avoir ce cynisme... moui, je pourrais la retrouver, je pense. Mais franchement, à quoi ça servirait?*

- Vous m’aviez dit que vous alliez visitez quelques établissements ici. Ce sont lesquels ?

- Eh bien, un ami m'a dit d'aller au Black rose, mais franchement, je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais y trouver. Il m'a dit que je serais surpris. Le patron est dit-on assez philosophe. Ceci mis à part, on m'a dit aussi de visiter certaines boutiques, dans le secteur, qui seraient plus ou moins à vendre. J'aimerais bien installer un magasin d'informatique dans le secteur.

Ces derniers mots étaient du pur bobard, mais ça n'avait aucune importance. Ils étaient sur un ton criant de vérité.

- Et s'il reste du temps, je visiterais bien le Bad moon.

Ca, c'était un défi personnel, même s'il ne savait pas s'il le releverait. Un chasseur indépendant avait failli le rosser lors d'une précédente mission, et il savait qu'il tenait cette boutique. Maintenant, étant donné que l'homme lui avait promis de lui briser les reins si il le revoyait...

- Eh bien, un ami m'a dit d'aller au Black rose, mais franchement, je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais y trouver. Il m'a dit que je serais surpris. Le patron est dit-on assez philosophe. Ceci mis à part, on m'a dit aussi de visiter certaines boutiques, dans le secteur, qui seraient plus ou moins à vendre. J'aimerais bien installer un magasin d'informatique dans le secteur. Et s'il reste du temps, je visiterais bien le Bad moon.

*Le Black Rose ?!!*

Elle faillit éclater de rire. Si il allait au Black Rose sans savoir à quoi s’attendre il allait avoir une drôle de surprise en effet, et pas forcement à cause du patron.

« Un magasin d’informatique ce serait bien. A condition que les prix ne soient pas exorbitants. » elle laissa un instant de silence avant d’ajouter « Vous savez, la Black Rose, c’est…un bordel, une maison close je veux dire… »

Elle reprit une gorgée de sa boisson.

« Le Bad Moon a la réputation d’être la quincaillerie la plus complète de tout le niveau. Je ne pourrait pas vous le confirmer je n’y ai jamais mis les pieds. J’ai pas les moyens pour ça. » termina-t-elle avec un grand sourire.

Elle n’ajouta pas qu’elle connaissait le patron car, étant donné les affaires peu…légales qui faisaient qu’ils se connaissaient et qu’ils auront encore à faire il valait mieux ne pas le crier sur tous les toits. Question d’élémentaire prudence voir même de survie. Elle passa un bras devant sa bouche pour cacher un bâillement. Mine de rien elle n’avait toujours pas dormi.